La Marmite rouge défend la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation (SSA), c’est-à-dire l’extension du régime général actuel de la sécurité sociale au domaine de l’alimentation.
Concrètement, grâce à une carte Vitale de l’alimentation, la population entière bénéficierait d’un budget alimentaire de 150€ par mois et par personne, financé par des cotisations sociales et utilisable dans des points de ventes conventionnés démocratiquement par des comités locaux.
L’idée : fournir à toutes et à tous un accès à une nourriture de qualité, rémunératrice pour les agriculteurs et agricultrices, et préservant la santé humaine ainsi que la biodiversité.
De nombreuses expérimentations locales de SSA existent déjà en France. Les plus médiatisées, à Montpellier ou en Gironde, concernent des centaines de personnes.
• Le Collectif pour la SSA
La Marmite rouge fait partie du Collectif pour la SSA, aux côtés d’une trentaine d’organisations comme ISF-Agrista, la Confédération paysanne, Réseau salariat, l’Atelier paysan et Vrac.
Créé en 2019, le Collectif pour la SSA travaille à l’intégration de l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale, dit « la Sociale », tel qu’il a été instauré en 1946. Universalité de son accès, conventionnement des professionnels réalisé par des caisses gérées démocratiquement, et financement par la création d’une cotisation sociale à taux unique sur les salaires et la production réelle de valeur ajoutée en sont les trois piliers.
• Les trois piliers de la SSA
Le projet du Collectif pour la SSA se fonde sur trois piliers, détaillés sur son site. En voici une synthèse :
• Universalité
Tout le monde a accès aux 150€ mensuels, que l’on soit pauvre ou riche. Personne ne se sent « assisté » aujourd’hui lorsqu’il utilise sa carte Vitale chez le médecin parce que tout le monde y a droit : il doit en être de même pour l’alimentation ! Tout mécanisme discriminatoire, même positivement, reviendrait à mettre un post-it sur la tête des moins riches d’entre nous, et à leur faire subir un contrôle violent du degré de leur pauvreté.
• Conventionnement démocratique
150€, mais pour quels produits ? Le conventionnement permet aux habitant.e.s d’élaborer démocratiquement les types de produits et les critères de qualité auxquels ils et elles aspirent… et ainsi de transformer l’offre actuelle de la production alimentaire pour y répondre ! En effet, les producteurs et les points de vente pourront être conventionnés si leurs pratiques conviennent aux cahiers des charges des habitant.e.s, ou s’ils s’engagent dans une transition.
• Financement par la cotisation sociale
Ces 150€ par personne et par mois, enfants compris, représentent un budget annuel de 120 milliards d’euros, soit 8% de la valeur ajoutée produite en France. Afin de garantir l’absence de mainmise de l’État sur le processus, le Collectif pour la SSA souhaite que l’argent ne transite pas par ses caisses, ce qui serait le cas avec un financement fondé sur des taxes ou impôts. Le mécanisme de cotisation est donc plus approprié.